Tout commença au Pérou le 1er novembre 1999, où après Lima, je passe 3 semaines essentiellement sur les hauteurs. La Oroya, Huancayo, Huancavelica et les eaux fraîches de sa piscine, Pampano, je rejoins Arequipa au travers des dunes. Depuis le volcan Misti, je monte jusqu'au lac Titicaca et longe sa côte ouest. Redescente sur le désert au niveau de Moquegua, Tacna afin de passer au Chili. Traversée complète de l'Atacama et de ses "pueblitos" vides, de la Cordillère Domeyco avec ses mines et salars. Retour sur la côte Pacifique vers Taltal, Chanaral, et l'imposante Coquimbo. Je passe la journée de l'Immaculée Conception à San Felipe, puis pointe sur la Capitale en pleine élection présidentielle.
Après Santiago, l'immense région urbanisée ne m'intéresse pas, je suis donc très rapidement arrivé dans la sublime région des Lacs. Panguipulli, Rinihue, Renco, Llanquihue, je passe Noël à Puerto Montt à distribuer de la soupe chaude pour les pauvres. Après l'île de Chiloe, je m'attaque à la mystique Caratera Austral et ses paysages fantastiques. Forêts verdoyantes et glaciers accompagnent cette route me menant à Chaiten, Puyuhuapi, Coyhaique, jusqu'à l'Anthologique Chile Chico et le bleu indescriptible de son lac. N'ayant pas pu prendre de bateau à Aysen afin de me rendre à l'extrême sud du pays, je suis contraint de passer par l'Argentine. Détour obligatoire par l'Atlantique afin d'y trouver un débit routier plus conséquent, Comodoro, San Julian, Rio Gallegos. C'est après 2000 kilomètres passés en Patagonie Argentine que je retrouve le Chili avec Puerto Natales, puis Punta Arenas où le détroit de Magellan s'offre à moi. Je file ensuite vers la Terre de Feu, la plate Rio Grande puis la montagneuse Ushuaia.
C'est fin janvier que je quitte définitivement le Chili et me retrouve à Rio Turbio, proche de la mine de charbon la plus australe de la Planète. Ma remontée vers le Nord commence avec Galafate et ces impressionnants glaciers, Sarmiento et ses "bosque petrificados" du jurassique, la péninsule Valdes et ses loups de mer, l'aridité désertique de la "ruta 23", pour enfin arrivée à Bariloche, la petite Suisse. En ce début mars, j'attends patiemment chez une sympathique famille un paquet de pellicule envoyé par ma soeur. Le paquet n'arrivant pas, je décide de retourner au Chili afin d'y revoir un vieil ami. Je remonte donc depuis Osorno jusqu'à Talca où je passe une semaine dans un camp, chez des amis adeptes de la méditation. Ma redescente se veut plus tranquille, avec une escale à Laja et sa cascade, à Collipulli et l'impressionnant viaduc de Mr Eiffel, Villarica et son lac, Pucon et ses eaux thermales. Le passage en Argentine se fait proche du Volcan Lanin pour atterrir à Junin puis à San Martin de Los Andes. La route des 7 lacs pour transition et me revoilà à Bariloche, où le paquet attendu est enfin arrivé.
Je continue mon ascension, difficile, mais possible. J'arrive alors à Caviahue, planté dans une forêt d'Araucarias, tout proche d'un lac. J'y passe 12 jours formidables au sein d'une équipe inoubliable. La route reprend où je quitte définitivement la Patagonie. Je me retrouve face à l'énorme métropole de Mendoza, arpente la Cordillère jusqu'à y apercevoir l'Aconcagua. Continue pour le Nord au travers des désertiques régions de San Juan, La Rioja, Catamarca afin d'arriver à Cafayate et sa vallée Calchaquies. À Salta capital, je fais route pour l'Est, quitte la Cordillère et m'engouffre dans le "Gran Chaco", la traversée de ces contrées humides se fait essentiellement en train. Passage par Formosa, je traverse le Paraguay, constate la contrebande de Ciudad Del Este et arrive au Brésil, à Foz De Iguazu. C'est dans ce pays que j'admire les splendides cataractes. Retour direct en Argentine, par la province de Missiones. Retraversée du pays pour rejoindre la Cordillère et Salta. Ascension de la vallée Del Toro jusqu'à San Antonio De Los Cobres en suivant une merveille de la construction ferroviaire.
Je quitte l'Argentine par la vallée Humahuaca et arrive en Bolivie dans la ville de Villazon. Je longe la région altiplanique. Après Tupiza et ses splendeurs architectoniques, Uyuni et son immense salar, je rejoins Potosi, et son "cerro" qui, jadis, enrichit l'Europe. Passage par Sucre, Cochabamba, et c'est à Oruro où j'assiste à la célébration de la fête de l'indépendance du pays. Je retourne au Chili, vers Putre, afin d'y contempler le lac le plus haut de la planète, le lac Chungara, entouré d'impressionnants Volcans. J'arrive alors à La Paz, une des merveilles du Monde, puis retrouve le lac Titicaca que je longe jusqu'à sa côte nord. Retour au Pérou, retour à Juliaca, cette fois-ci, je file en direction de Ayaviri, Sucuani; Cusco ne sera qu'une courte escale. Ici, la Cordillère est majestueuse, quasi indéfinissable, et les parcours sont longs, mais me permettent d'apprécier au mieux cette nature. J'arrive à Abancay, Ayacucho, La Mejorada, et de nouveau La Oroya (toujours aussi polluée). Petite descente sur Huanuco et je me retrouve alors à Chiqquian face à la splendide Cordillère Huayhuash. "Cordillera Blanca", "Cordillera Negra", "Canon del pato", je rejoins l'Atlantique et le longe rapidement jusqu'en Équateur pour la ville de Loja.
Mais l'Équateur vient juste de vendre sa monnaie aux Dollars, et la vie a quelque peu augmenté, je retourne donc au Pérou. Et c'est depuis Jaen, que je commence ma percée dans les prémisses de la forêt amazonienne au travers de la "Caratera marginale". Moyobamba, Tarapoto, mais c'est avant d'arriver à Tocache qu'une bande armée (ce n'étaient pas des terroristes) stoppe le véhicule (nous n'étions pas les premiers), nous force à nous allonger par terre afin d'y récolter un peu d'argent. Étant le seul gringo, j'aurai droit à une petite fouille particulière, ils prendront l'appareil. L'aventure photographique s'arrête là, mais je continue quand même ma route jusqu'à Pucallpa. En Argentine, j'avais rencontré des amis qui vivaient là. Grâce à eux, il m'était possible de prendre le bateau pour le fleuve Amazone. Malheureusement, ils étaient retournés en Argentine. C'est donc d'ici que je décide de retourner à Lima afin de prendre l'avion pour la France, nous sommes le 5 octobre 2000.